Brèves du Mozambique

Publié le par sabrina

1) bêtes sauvages
Ça y est… on a un chien… et pas n’importe lequel !
Il s’appelle Huxley. C’est un bon gros husky. Joue beaucoup, garde peu la maison (en fait il s’enfuit assez régulièrement pour rendre visite à ses copains à l’autre bout de la ville), a déjà tué un canard et une poule chez nos voisins et est très capricieux sur la nourriture (monsieur n’aime que la saucisse fraîche, préparée par Denis). Mais on l’adore !
D’autres animaux vivent en Afrique. Nous avons pu en admirer quelques uns au cours de 2 très (trop) courtes visites dans le Kruger Park. Nous n’avons toujours pas le temps de faire du tourisme ! mine de rien, en Afrique, on bosse !!!
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2) DIRE
Pour obtenir ce petit carnet qui nous permet enfin de ne plus sortir du pays tous les 4 matins pour renouveler nos visas il a fallu 4 mois, une somme d’argent considérable (entre taxes et honoraires pour la personne qui a suivi le dossier pour nous) et une visite mémorable au bureau de l’immigration à Maxixe.
Où l’on apprend qu’il faut des photos d’identité plus petites que la moyenne, sans taches dans le fond… Où l’on apprend que quand on remplit un formulaire il ne faut faire aucune rature et surtout, surtout, utiliser toujours le même stylo (pas possible d’avoir une partie en noir et une partie en bleu)… Où l’on apprend que les informations les plus importantes nous concernant sont les noms de nos parents… Où l’on apprend enfin que si on peut refaire la queue 4 fois avant d’avoir un OK sur le formulaire c’est mieux que une seule fois… bienvenus au Mozambique !
 
 
3) Obtenir un colis à la poste (ou tout simplement son courrier)
Déjà, la poste de Vilankulo vaut le détour. Imaginez une pièce immense avec un comptoir. Derrière ce comptoir, une toute petite table en bois et une petite armoire en fer.
Parfois le courrier arrive jusqu’à nous, par des biais obscurs…. Quelqu’un de la guest house d’à côté va chercher son courrier et on lui donne le notre avec ! ceci dit, c’est plutôt sympa et convivial. Si ça n’arrive pas comme ça, il suffit de passer de temps au temps au bureau de poste et vérifier ce qui s’y cache. L’armoire en fer s’ouvre alors, un tas de courrier en sort et notre facteur local regarde les enveloppes une par une avant de sortir celles qui nous concernent. Il est aussi très utile de fouiller un peu dans une boîte en carton qui se trouve sur le comptoir, où s’amassent enveloppes et cartes postales parfois datées de 2006 ! j’y ai trouvé 2 cartes postales qui m’étaient destinées.
Bon à savoir : pour récupérer son courrier il faut payer… une somme variable entre 50 centimes d’euros et 1 euro…
Et pour les colis, ça se complique ! Tout colis doit être ouvert en présence de Monsieur le Douanier, dont le bureau se trouve en face de la poste. Il n’est pas toujours là donc parfois il faut passer plusieurs fois avant de pouvoir récupérer le colis. Ce haut représentant de l’Etat du Mozambique examine toutes les marchandises reçues et, le cas échéant, nous demande de payer taxes et droits de douane dessus. Et évidemment, on ne sait jamais trop sur quoi on va payer des taxes. Nourriture (en petites quantités), magazines et livres semblent être exemptés ; chaussures, t-shirts neufs et matériel Hi-Fi y sont soumis… Merci donc de ne m’envoyer aucune paire de chaussures Prada ou sacs Gucci… ça risque de me coûter très cher.
 
4) Réseau électrique
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Là c’est un peu moins anecdotique et drôle. La ville de Vilankulo, a-t-on appris, est répartie sur une grille. Au nord les riches. Au sud les riches. Au milieu les moyens et les pauvres et quelques riches… Nous on est au milieu ! Et a priori nous ne serons pas raccordés à l’électricité municipale pendant quelques années encore parce que nos voisins n’ayant pas les moyens de payer, les câbles n’arriveront pas jusqu’ici. Ou alors il faudrait que nous payions une somme pouvant aller jusqu’à 2000 ou 3000 Euros pour qu’ils tirent les câbles jusqu’à chez nous. Donc pour l’instant on tourne au générateur ou à la lampe de poche. Ceci dit ça pourrait changer. ENMO, l’entreprise qui avait en charge l’électricité de la ville a été « jetée hors de la ville » parce qu’elle ne remplissait pas son cahier des charges. Peut-être que sa remplaçante aura un peu plus à cœur le confort des moins riches de la ville. Et pour l’anecdote, quand je dis « jetée » c’est littéral. Il paraît qu’ils ont même essayé d’aller débrancher les générateurs qui fournissent l’électricité en pleine nuit (je crois que ça s’appelle du sabotage) et se sont trouvés devant un joli barrage de flics qui les ont gentiment accompagnés hors des limites de la ville.
 
5) Conduire dans Maputo… Sarkozy fait des émules !
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Dans une ville où le trafic est totalement chaotique un flic se cache à chaque coin de rue.
Attention donc… on se fait très souvent arrêter (nous avons eu droit à 5 contrôles en une journée) et les raisons de se retrouver avec une amende sont très étendues et tout à fait folkloriques.
Dans le désordre :
-   Amende de 40US$ parce que j’ai fait demi-tour là où cela n’était pas autorisé (bon celle-là elle était justifiée mais quand même… on est à Maputo !)
-   Tentative d’amende parce que nous ne parlons pas portugais.
-   Tentative d’amende parce que notre voiture est super chargée et que nous trimballons des pneus sur les sièges arrière alors que ces sièges sont faits pour transporter des passagers et non des pneus.
-   Tentative d’amende parce que notre permis de conduire n’est pas un permis international (les accords entre la France et le Mozambique stipulent que nous pouvons circuler avec notre permis français).
-   Tentative d’amende pour rien du tout mais parce que Monsieur l’Agent veut qu’on lui paie un « refresco » (une boisson fraîche).
Je dis « tentatives » parce que dès que les prétextes sont un peu trop fallacieux, la parade c’est de sortir son téléphone portable et de menacer d’appeler l’ambassade de France… les tentatives de racket se calment très très vite !
 
6) Changer les amortisseurs de notre vieille guimbarde
Ben voilà… a Vilankulo ça prend 5 mois… faut le savoir et se préparer à passer quelques mois à se faire méchamment secouer sur les routes à bosses du coin. Pourquoi 5 mois ? parce que la voiture est vieille et que le frère du cousin du père du mécanicien doit sillonner le Mozambique pour trouver des amortisseurs d’occasion qui conviennent. Si on compte quelques voyages au cours desquels il oublie la raison pour laquelle il est parti, on arrive vite à 5 mois !
 
7) Choc culturel : où les négociations salariales s’avèrent très complexes
Voilà l’histoire… Un matin, au tout début de notre collaboration avec nos skippers, voilà nos Crimildo et Isaac qui arrivent avec une tête de 3 pieds de longs et considérablement en retard. Nous posons plusieurs fois la question de savoir quel est le problème : 0 réponse.
En arrivant sur Bazaruto, leur frère Zito est là. Il parle très bien anglais et va servir d’intermédiaire, ainsi que le ranger qui contrôle les tickets du parc national et un ou deux autres mecs qui traînaient dans le coin, qui pour le coup, eux, ne parlent pas un mot d’anglais.
Point important dans l’histoire, à ce moment là, nos deux zozos n’avaient pas de contrats et étaient donc payés au jour le jour.
Denis commence à parlementer avec tous ces personnages et comprend au bout de quelques minutes que le problème est un problème d’argent.
Première étape, ils voudraient que nous leur donnions un peu d’argent pour leur déjeuner tous les jours. Jusque là, tout va bien.
Deuxième étape, ils ne sont pas contents de leur paye et veulent qu’on les paye comme s’ils avaient un contrat. Là ça se complique.
On essaie de leur expliquer que pour compenser le fait qu’ils n’aient pas de contrat et qu’on ne paye pas les cotisations sociales pour eux, on leur donne plus d’argent au jour le jour et que ça c’est bien pour eux. Mais non, ils ne sont pas contents… demandent-ils plus d’argent ? non, non… ce n’est pas la question. Ils veulent leur salaire mensuel. Même si ça représente moins d’argent à la fin du mois ? oui, pas de problèmes… La raison ? et bien tout simplement, l’argent qu’ils touchent au jour le jour ils le dépensent au jour le jour et du coup, ils ne peuvent pas mettre d’argent de côté pour s’acheter un vélo. Fin des palabres et de la grève passive : ils toucheront moins d’argent, mais tout en une fois à la fin du mois… et ils sont super contents ! va comprendre…
 
8) Se faire soigner à Vilankulo
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Un soir je me couche avec une bonne douleur intercostale… elle perdure toute la journée du lendemain et le soir, vers 19h00, alors que je suis en train de vendre nos super plongées à un client, elle s’accentue et s’étend dans tout le thorax… et là, panique à bord, je n’arrive plus à inspirer, ou alors très peu. J’essaie de ne pas paniquer mais vraiment c’est trop douloureux. On appelle un copain pour avoir le numéro de téléphone du docteur de la ville… Mais il est à Chimoyo, à une journée de voyage et nous conseille d’aller à l’hôpital. On est déjà passés plusieurs fois devant et franchement, ce n’est pas très invitant ! Et nous voilà partis, dans notre voiture qui n’a toujours pas d’amortisseurs, moi me tordant de douleur à côté de Denis qui appelle la moitié de la ville pour savoir s’il y a un autre médecin ou si quelqu’un peut venir nous aider avec le portugais. Service des urgences… petite table en fer, paravent cradasse, infirmier tout gentil et souriant gardant son calme face à un Denis hurlant « I want to see a doctor… where is the doctor ». Avant toute chose, il faut savoir qui je suis et quels sont les noms de mon père et de ma mère… encore !
Ils veulent me faire allonger mais je ne peux pas. Si je me couche je ne peux plus respirer. Mais qu’à cela ne tienne, ils me forcent… bien obligés de me relâcher quand je me remets à hurler de douleur ! Ils prennent les choses en main et me déplacent dans la pièce d’à côté où se trouvent 3 lits. Une « expat » arrive pour nous aider mais bon ce n’est pas très utile… le mec ne sait pas par où commencer et n’a aucune idée de ce que j’ai. La solution : une perf de sérum physiologique, quelques comprimés de paracétamol et petit à petit, la douleur se calme.
2 heures après, nous avons fait copain copain avec 2 infirmiers qui nous demandent de bien vouloir leur donner nos magazines français, un des deux nous présente sa femme qui passe la soirée à l’hôpital avec lui, et qui me proposent très gentiment de passer la nuit à l’hosto… un rapide coup d’œil sur les lits et la propreté des draps et surtout l’attaque répétée de moustiques affamés me faisant craindre d’attraper la malaria dans l’enceinte de l’hôpital ont vite fait de me faire choisir… si je dois mourir cette nuit là, je préfère que ce soit chez moi ! bon je vous rassure, depuis j’ai vu un vrai docteur à l’hôpital (un Nigérian volontaire) qui ne m’a rien diagnostiqué de grave mais m’a mise sous antibiotiques et la douleur est passée.
Bon à savoir, visites à l’hôpital et médicaments sont quasiment gratuits (le traitement coûte 0,14 €, quelle que soit la quantité de pilules prescrites). Il faut juste avoir la patience d’attendre 1h30 qu’un petit monsieur et une petite dame mettent dans des petites enveloppes en plastique la quantité de pilules prescrites et vous appellent pour vous les donner et vous expliquer quand les prendre.
 
En hommage à ma grand-mère maternelle…
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O
Blogs are so informative where we get lots of information on any topic. Nice job keep it up!!
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O
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D
Malin le coup des soldes, merci !<br /> Deja qu'elle vient de parler fringues pendant une semaine avec Doro...<br /> J'ai besoin qu'elle reste ici, moi, elle a du boulot !!!<br /> <br /> Bises
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C
Hello et surtout BooOOoonnne année Sabrina !<br /> Je te souhaite un 2008 rempli de love ( le plus important ), de bêtes, de situations cocasses, de clients gentils, de fonds sous-marins sublimes, de rencontres sympas...<br /> Tiens, juste pour te faire sourire, je t'informe qu'aujourd'hui en France c'est le 1er jour des sOOoooldes...
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N
Chouette des nouvelles !!!!J'ai failli voir Sophie la semaine dernière et espérai en avoir alors que ton post était là ! <br /> Des nouvelles !!! Et quelles nouvelles : du rire ( la poste), du suspens ( la négo salariale "entre amis"), de l'émotion ( visite à l'hosto) et...un chien ! ( ça me donne des billes pour convaincre Magali de vous rendre visite...). Je note, lorsque l'on viendra, de faire un checkup complet et de bien noter tous les noms de mes aîeuls sur quatre générations...ça peut servir. J'espère que tu n'auras plus l'occasion de jouer "Urgences au Mozambique". Pour voir Georges Clooney, il vaut mieux maintenant aller dans une boutique Nespresso. De mon côté, j'ai enfin commencé à chercher un job vers début octobre et les réponses arrivent petit à petit...ça fait tout drôle de remettre la panoplie pour passer des entretiens...Comme cela doit te sembler loin... A défaut de sacs Prada qui coûteraient trop cher en "taxes locales" y-a-t'il quelquechose que je pourrai envoyer dont tu aies besoin/envie ? Portez-vous bien , bon courage à vous deux et bises de NathV
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